Sorties de la semaine du 04.09.2024

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2 septembre 2024 | Meryl Moser, directrice
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REINAS

Sortie dans les salles de cinéma de Vevey

“Reinas”, le dernier film de Klaudia Reynicke, nous transporte dans le Pérou de l'été 1992, une période marquée par des bouleversements sociaux et politiques. Le film raconte l'histoire d'Elena et de ses deux filles, Lucia et Aurora, alors qu'elles se préparent à quitter leur pays natal pour les États-Unis. Ce départ imminent est source de sentiments ambivalents pour ces trois femmes, qui doivent affronter la douleur de la séparation d'avec leur pays, leurs proches, et surtout Carlos, le père et ex-mari, un homme à la fois excentrique et attachant qui tente de renouer les liens avec ses filles à l'approche de leur départ.

Klaudia Reynicke, réalisatrice helvético-péruvienne, puise dans sa propre histoire familiale pour tisser ce récit à la fois intime et universel. Reinas explore avec sensibilité les dilemmes auxquels sont confrontés les familles en exil, entre l'espoir d'un avenir meilleur et le déchirement de laisser derrière soi tout ce qu'on a connu. Les relations complexes entre les personnages sont dépeintes avec une finesse qui témoigne du talent de Reynicke à capturer les nuances des émotions humaines.

Le film a été récompensé au Festival du film international de Berlin, où il a séduit par son authenticité, son traitement visuel et la profondeur de ses personnages. La performance des actrices, notamment celle de Katia Condos, dans le rôle d'Elena, a été saluée pour sa justesse et son intensité.

“Reinas” est une œuvre touchante qui aborde des thèmes universels tels que l'identité, le déracinement et la quête de soi. À travers l'histoire de cette famille, Klaudia Reynicke nous rappelle avec une tendre mélancolie que partir, c'est aussi un peu rester. 

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ANZU, CHAT-FANTÔMES

Sortie dans les salles de cinéma de Montreux et Orbe

“Anzu, chat-fantôme” est un film d'animation qui parvient à combiner de manière délicate et poétique l'univers fantastique des Yokai, ces créatures légendaires du folklore japonais, avec des thèmes contemporains et universels tels que la rédemption, l'acceptation de soi, et l'importance de la connexion avec les autres.

Adapté d'un manga de Takashi Imashiro, ce long-métrage est le fruit d'une collaboration entre les réalisateurs Yoko Kuno et Nobuhiro Yamashita, qui ont su marier leurs influences pour créer un film à la fois charmant et émouvant.

L'inspiration derrière “Anzu, chat-fantôme” est aussi riche que variée. Yoko Kuno, co-réalisatrice du film, s'est imprégnée des œuvres de grands noms de l'animation comme Hayao Miyazaki, notamment son chef-d'œuvre Totoro, ainsi que des créations poétiques du réalisateur russe Iouri Norchteïn. Nobuhiro Yamashita, quant à lui, a puisé dans le cinéma de Takeshi Kitano, Aki Kaurismäki, et Jim Jarmush pour le découpage narratif de l'œuvre. Cette fusion d'influences a donné naissance à un film qui, bien que profondément ancré dans la tradition japonaise, possède une dimension universelle capable de toucher un large public.

Si “Anzu, chat-fantôme” reste fidèle à l'esprit du manga original, les réalisateurs ont également pris la liberté d'ajouter de nouveaux personnages pour enrichir l'interaction avec Anzu, le chat-fantôme capricieux et jovial. Le film utilise une technique particulière, la rotoscopie, qui mêle prises de vues réelles et animation pour donner vie aux personnages. Ce procédé, bien que complexe, permet de conserver une fluidité et une richesse visuelle qui sont rarement atteintes dans l'animation traditionnelle.

Le scénario a nécessité six ans de développement, un temps crucial pour peaufiner les différentes couches narratives et donner une véritable profondeur aux personnages. Chaque scène a été soigneusement pensée et réinterprétée en animation, après avoir été filmée en prises de vues réelles. Les réalisateurs ont su exploiter les imprévus du tournage pour enrichir l'aspect visuel du film, comme le montre l'ajout d'une mouche dans une scène clé, inspirée par la présence inattendue d'une fourmi sur le plateau.

Le film a été salué par la critique pour son originalité et sa capacité à mêler des éléments de la culture japonaise avec des thèmes universels. Des publications comme Le Monde et The Hollywood Reporter ont souligné la qualité de l'animation et la profondeur émotionnelle du film. 

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SHAYDA

Sortie dans les salles de cinéma de Martigny, Orbe et Vevey

“Shayda” est un film puissant et poignant qui nous plonge dans l'histoire d'une jeune mère iranienne, Shayda, qui cherche refuge avec sa fille de six ans dans un centre pour femmes en Australie. Pendant les deux semaines du Nouvel An iranien (Nowruz), cette mère courageuse doit affronter son passé et lutter pour un avenir meilleur.

Ce film est une exploration intense et émouvante de la survie, de l'amour maternel et de la quête de liberté. Shayda, interprétée avec une intensité remarquable, incarne la force silencieuse de celles qui, malgré les circonstances les plus difficiles, refusent de renoncer à leur dignité et à leur espoir. Le film dépeint de manière réaliste et empathique les défis auxquels sont confrontées les femmes qui cherchent à échapper à la violence domestique, tout en mettant en lumière les difficultés spécifiques rencontrées par les immigrées en quête de sécurité dans un pays étranger.

Le choix de situer l'histoire pendant le Nouvel An iranien, n'est pas anodin. Cette période symbolise le renouveau et l'espoir, un moment de transition où l'on se débarrasse du passé pour accueillir l'avenir. Pour Shayda, le Nowruz devient une métaphore de sa propre transformation. En cherchant à reconstruire sa vie loin de la violence et du contrôle de son mari, elle incarne le renouveau et la résistance.

La réalisation est empreinte de sensibilité et de respect pour ses personnages. Les scènes sont filmées de manière à immerger le spectateur dans l'univers de Shayda, avec une caméra souvent proche, capturant les émotions subtiles qui traversent les visages des personnages. Le réalisateur réussit à créer une atmosphère d'intimité qui rend l'expérience cinématographique profondément personnelle.

Le film évite les excès dramatiques pour se concentrer sur la réalité des émotions vécues par Shayda et sa fille. C'est cette approche délicate qui permet au film de toucher un public large, tout en traitant de sujets aussi complexes que la violence domestique et l'exil.

L'actrice principale, dont la performance est au cœur du film, livre une interprétation captivante dès les premières minutes. Sa capacité à transmettre une gamme d'émotions, allant de la peur à la détermination, en passant par la tendresse, donne vie à Shayda d'une manière qui résonne profondément avec le public. Sa relation avec sa fille à l'écran est dépeinte avec une authenticité désarmante, faisant de leur lien le pilier émotionnel du film.

“Shayda” a été largement salué par la critique pour sa narration immersive et son traitement nuancé des thèmes de la survie et de la réinvention de soi. Le film a été présenté dans plusieurs festivals de cinéma, où il a été applaudi pour sa capacité à aborder des sujets difficiles avec une telle humanité.

Ce film porte un message puissant sur la résilience et la force des femmes face à l'adversité. Il rappelle que même dans les moments les plus sombres, il est possible de trouver la lumière, et que l'amour et le courage peuvent offrir une voie vers la liberté.

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LA PRISONNIÈRE DE BORDEAUX

Sortie dans les salles de cinéma d'Orbe

“La Prisonnière de Bordeaux” est un drame réalisé par Patricia Mazuy, qui met en lumière la vie de deux femmes que tout oppose, mais que le destin rapproche. Alma (Isabelle Huppert), une femme bourgeoise, vit seule dans une grande maison de ville, tandis que Mina (Hafsia Herzi), jeune mère vivant en banlieue, se débat avec une existence modeste. Leurs maris sont incarcérés dans la même prison, et c'est lors d'un parloir que leurs chemins se croisent, donnant naissance à une amitié aussi inattendue que tumultueuse.

L'idée de ce film est née sous la direction de Pierre Courrège, qui souhaitait explorer la vie des femmes de parloir et des maisons d'accueil situées près des prisons. Patricia Mazuy a repris le projet avec François Bégaudeau, donnant naissance à un récit sur l'enfermement, non seulement physique mais aussi émotionnel. La Prisonnière de Bordeaux aborde la libération intérieure de ces deux femmes, chacune emprisonnée dans sa propre réalité.

La performance d'Isabelle Huppert et de Hafsia Herzi, deux actrices aux univers opposés, est l'un des points forts du film. Huppert, avec sa subtilité et sa complexité, incarne une Alma pleine de contradictions, tandis qu'Herzi, dans le rôle de Mina, apporte une énergie brute et une profondeur émotive.

Présenté à la Quinzaine des Cinéastes au Festival de Cannes 2024, “La Prisonnière de Bordeaux” est un film qui explore les liens inattendus entre deux femmes que tout semble séparer, mais que l'amour et la souffrance rapprochent inexorablement.

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EAT THE NIGHT

Sortie dans les salles de cinéma de Vevey

Eat the Night est un thriller audacieux qui entremêle habilement la réalité et le monde virtuel pour explorer les thèmes de l'évasion, de l'amour, et des choix décisifs. 

Réalisé par Caroline Poggi et Jonathan Vinel, ce film nous plonge dans la vie de Pablo et Apolline, deux frères et sœurs soudés par leur amour du jeu vidéo Darknoon, qui devient leur échappatoire à un quotidien morne. Leur dynamique est bouleversée lorsque Pablo rencontre Night, un jeune homme mystérieux qu'il initie à ses trafics. Tandis que Pablo s'éloigne d'Apolline, les tensions montent, et une bande rivale menace de tout détruire, sur fond de la fin annoncée de leur jeu préféré.

Les cinéastes Caroline Poggi et Jonathan Vinel, déjà remarqués avec Jessica Forever, reviennent avec un film qui, tout en étant plus narratif, conserve leur signature visuelle et leur goût pour l'hybridation des genres. Eat the Night est à la fois un film sur l’adolescence, la fraternité, et la violence qui découle des choix imposés par un monde parfois impitoyable. La musique de Ssaliva, un compositeur belge, accompagne cette histoire avec une bande-son qui oscille entre douceur et intensité, ajoutant une profondeur émotionnelle à chaque scène.

Le film, présenté à la Quinzaine des Cinéastes au Festival de Cannes 2024, a déjà conquis la critique par son audace et sa capacité à capturer les angoisses et les espoirs de la jeunesse contemporaine. En alliant une esthétique unique à une narration poignante, Eat the Night se démarque comme un thriller qui va au-delà des conventions, pour offrir une véritable réflexion sur la réalité et la fiction, la vie et le jeu.

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À L'ANCIENNE

Sortie dans les salles de cinéma d'Aigle, Martigny, Orbe et Vevey

Un film qui célèbre l'amitié, la simplicité de la vie, et l'audace qui peut naître du désespoir.

Tourné dans le Finistère, le film dépeint avec justesse la vie insulaire, où l’esprit de communauté et de solidarité prime. Mimran parvient à capturer l'essence de ces habitants isolés, délaissés par le monde extérieur, mais unis par un rêve commun : échapper à leur quotidien modeste grâce à une arnaque improbable.

Le projet de ce film est né de l'initiative des producteurs Hugo Gélin et Igor Gotesman, qui ont fait appel à Hervé Mimran pour donner vie à cette histoire. Inspiré par un film irlandais, Vieilles Canailles (1998), “À l’ancienne” revisite le genre avec un humour typiquement français, mêlant tendresse, mélancolie, et un sens aiguisé de la comédie. Le film met en scène un duo inédit mais parfait, avec Bourdon et Darmon, qui incarnent deux personnages profondément attachants et drôles.

La musique, signée Guillaume Ferran, accompagne parfaitement cette aventure rocambolesque, apportant une touche de modernité tout en restant ancrée dans la tradition bretonne. 

À l’ancienne” est une comédie charmante et pleine d’esprit réalisée par Hervé Mimran. Le film nous transporte sur une petite île bretonne où deux amis de longue date, Jean-Jean (Didier Bourdon) et Henri (Gérard Darmon), découvrent qu'un habitant a remporté le gros lot à la loterie nationale. Mais lorsque ce dernier décède avant de pouvoir réclamer son gain, les deux compères, avec la complicité de tout le village, orchestrent une audacieuse arnaque pour se faire passer pour le gagnant.

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LES SURVIVANTES

Sortie dans les salles de cinéma de Martigny

De la pédophilie aux réseaux pédocriminels, 8 survivantes témoignent de leur incroyable parcours au cœur d’un système innommable qui touche tous les milieux.

A travers ces témoignages d’une authenticité rare, on découvre les rouages qui ont permis à ce système de perdurer sans jamais être inquiété. 

Pendant encore combien de temps ?

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Jamais plus AFFICHE

 

JAMAIS PLUS (It Ends With Us)

Sortie dans les salles de cinéma de Montreux

"Jamais plus - It Ends With Us" est l'adaptation très attendue du roman phénomène de Colleen Hoover, qui s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires à travers le monde. Le film, réalisé par Justin Baldoni, raconte l'histoire poignante de Lily Bloom, une jeune femme déterminée à surmonter une enfance marquée par la violence pour se reconstruire une vie à Boston. Elle y poursuit son rêve d'ouvrir sa propre boutique, mais son chemin vers le bonheur est semé d'embûches lorsqu'elle tombe amoureuse de Ryle Kincaid, un neurochirurgien brillant mais au passé trouble.

Le film explore des thèmes profonds et sensibles, tels que les violences conjugales, à travers la relation complexe et toxique entre Lily et Ryle, joués respectivement par Blake Lively et Justin Baldoni. La situation se complique encore avec le retour dans la vie de Lily de son premier amour, Atlas Corrigan, interprété par Brandon Sklenar. Ce triangle amoureux bouleverse l'équilibre de Lily, la forçant à affronter ses peurs les plus profondes et à faire des choix déchirants pour son avenir.

La bande-annonce, rythmée par la chanson "My tears ricochet" de Taylor Swift, laisse entrevoir une adaptation fidèle au roman, mettant en lumière la douleur et la résilience qui caractérisent le parcours de Lily. Les fans du livre attendent impatiemment de voir comment cette histoire captivante sera transposée à l'écran, surtout après plusieurs reports dus à la grève à Hollywood.

Un drame intense et émouvant, abordant avec justesse et sensibilité des sujets difficiles tout en offrant une réflexion sur l'amour, le courage et la reconstruction personnelle. Avec un casting talentueux et une réalisation soignée, le film s'annonce comme un incontournable de l'année, touchant à la fois les fans du livre et un nouveau public.

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