Sorties de la semaine | 24.09.2025

Image
UNE BATAILLE APRES L'AUTRE.jpg
22 septembre 2025 | Meryl Moser, directrice

Image
UNE BATAILLE APRES L'AUTRE.jpg

 

UNE BATAILLE APRES L'AUTRE

Sortie dans les salles de cinéma d'Aigle, Martigny, Monthey, Montreux, Orbe et Vevey

Quand le chaos du passé rattrape le présent.

 

Un thriller politique qui mêle mémoire, révolution et quête personnelle dans la tourmente.

Réalisé par Paul Thomas Anderson, Une bataille après l’autre rassemble un casting impressionnant : Leonardo DiCaprio, Benicio del Toro, Sean Penn, Regina Hall, Teyana Taylor et la jeune Chase Infiniti dans un rôle déterminant. Le film s’inspire librement du roman Vineland de Thomas Pynchon, tout en gardant une vision très personnelle du réalisateur.

C’est la première fois que Paul Thomas Anderson réalise un film avec DiCaprio, malgré des années d’intérêt mutuel. DiCaprio confie qu’il souhaitait depuis plus de vingt ans collaborer avec lui. Anderson, de son côté, voulait raconter une histoire de révolution ratée, de rédemption et de vie quotidienne, plutôt que de se limiter à un thriller classique.

Le film a été tourné en grande partie en Californie, dans des régions variées comme Humboldt County, Sacramento, et le désert d’Anza-Borrego. L’équipe a choisi d’utiliser des caméras VistaVision sur pellicule 35 mm, ce qui donne une esthétique traditionnelle, rare dans les grosses productions actuelles. Des projections tests ont eu lieu avant la sortie, ce qui a entraîné la suppression d’environ huit à dix minutes pour renforcer le rythme.

Sur le plateau, Teyana Taylor a raconté que travailler avec DiCaprio était « dope », louant son sérieux et sa présence. Benicio del Toro, admiratif depuis longtemps de son partenaire, a également confié combien cette collaboration avait été marquante pour lui.

La critique a salué la puissance des scènes d’action, le mélange de comédie noire et de drame, ainsi que la profondeur des personnages, particulièrement celui de DiCaprio. Certains ont trouvé que les flashbacks ralentissaient le rythme, mais la plupart soulignent l’émotion, l’engagement et la force visuelle qui traversent le film.

Une bataille après l’autre se présente ainsi comme une œuvre ambitieuse : un récit de révolte, de filiation, d’échec et de résilience, servi par une image forte, un travail d’acteurs remarquable, et une direction artistique qui ose mêler grand spectacle et moments de sobriété.

#ThrillerPolitique #PaulThomasAnderson #LeonardoDiCaprio #BenicioDelToro #SeanPenn #MémoireEtRévolution

Image
CLASSE MOYENNE.jpg

 

CLASSE MOYENNE

Sortie dans les salles de cinéma de Montreux

La comédie acide qui révèle les fissures invisibles.


Un duel social drôle et féroce où tout le monde croit tenir le bon rôle.

Réalisé par Antony Cordier, Classe Moyenne confronte deux couples diamétralement opposés : un couple de gardiens modestes face à une famille bourgeoise propriétaire d’une villa secondaire. Mehdi, issu d’un milieu modeste, se retrouve mêlé malgré lui à cette guerre de classes délicieusement cruelle, au cœur d’une villa luxueuse, entre coups de théâtre, sarcasmes et coups bas.

Le film se distingue tant par son casting, Laurent Lafitte et Élodie Bouchez dans les rangs bourgeois, Ramzy Bedia et Laure Calamy du côté populaire, que par sa verve satirique. Anthony Cordier, dont le dernier long métrage remontait à Gaspard va au mariage, revient avec une comédie sociale mordante, qui évoque "Parasite" avec beaucoup d’humour mais aussi une authenticité sociale rare.

La critique salue la qualité des dialogues, ciselés, et le rythme soutenu malgré la gravité des thèmes. Le film est décrit comme « férocement drôle », « acide mais pertinent » : il ne se contente pas de ridiculiser un camp, mais montre combien le mépris, les compromis et les frustrations traversent tous les milieux.

Entre satire sociale et comédie grinçante, Classe Moyenne parvient à faire rire en blessant légèrement pour mieux interroger. Une farce violente aux allures de miroir : elle reflète ce monde fracturé où chacun porte ses doutes… et ses contradictions.

#ComédieSociale #SatireFéroce #ConflitDeClasses #LaurentLafitte #LaureCalamy #ElodieBouchez #RamzyBedia

Image
LE MILLION.jpg

 

LE MILLION

Sortie dans les salles de cinéma de Vevey

Plus facile à prendre qu’à rendre.


Une comédie d’amitié et de casse-tête moral, portée par un duo qui décoiffe.

Pensant ne pas être promu, Stan perd ses moyens et dérobe une valise contenant un million d’euros dans le coffre de son patron. Mauvais timing : il apprend ensuite qu’il obtient finalement la promotion rêvée. Il lui reste une nuit pour réparer sa bêtise et remettre l’argent à sa place. Pour s’en sortir, il s’allie à Hippolyte, un serrurier au sens de l’éthique… souple.

Réalisé par Grégoire Vigneron (qui revient à la mise en scène après Sans laisser de traces et qu’on connaît aussi comme scénariste de comédies populaires), le film orchestre la rencontre réjouissante de Christian Clavier et Rayane Bensetti, entourés de Claire Chust, Gilles Cohen, Julie Ferrier et Jean-Luc Couchard. La photographie de Léo Lefèvre et la musique de Sylvain Goldberg soutiennent un récit mené tambour battant, où les portes qui claquent et les embrouilles s’enchaînent sans perdre de vue les personnages.

Le film a circulé à l’international sous le titre “Million Dollar Madness”, suscitant un vif intérêt auprès des distributeurs. Sa “Grande Première” en Suisse romande au FFFH de Bienne a souligné l’attrait public pour ce tandem Clavier/Bensetti. On retient aussi le slogan malicieusement choisi : « Plus facile à prendre qu’à rendre », qui résume l’esprit du projet : une comédie de situation vive, attachée aux travers du monde du travail et aux conséquences (pas toujours calculées) de nos décisions.

Un divertissement efficace : du rythme, des reparties et une mécanique comique qui retombe toujours sur ses pattes.

#ComédieFrançaise #ChristianClavier #RayaneBensetti #CasseTêteMoral #SituationComique #MillionDollarMadness

Image
TKT.jpg

 

TKT

Sortie dans les salles de cinéma de Montreux

Le murmure qui secoue le silence...


Quand le coma devient le miroir d’un harcèlement qu’on croyait lointain.

TKT, réalisé par Solange Cicurel, suit Emma, une adolescente de seize ans populaire et confiante, soudain plongée dans le coma. Incapable de communiquer, elle reste consciente, piégée dans son lit d’hôpital mais capable d’entendre, de voir, de revisiter ses souvenirs. Ce voyage intime dans la mémoire dévoile peu à peu ce qui s’est passé : un incident qui semblait anodin, des rires qui dégénèrent, une vidéo partagée, un silence qui monte.

Le film met en lumière l’actrice débutante Lanna de Palmaert dans le rôle d’Emma, épaulée par Émilie Dequenne et Stéphane De Groodt en parents ; chacun apporte une présence sincère qui évite les surjoués, même dans les scènes tendues. Le récit est construit comme une enquête intérieure, mêlant culpabilité, désarroi, et ce besoin de comprendre l’invisible.

Parmi les anecdotes : le tournage s’est déroulé en Belgique et au Luxembourg, et a mobilisé notamment la production Beluga Tree. Emma est jouée par une actrice inconnue, choix délibéré pour avoir un visage “neutre” sur lequel les spectateurs puissent projeter leurs doutes et leurs vécus. Le film a aussi été conçu avec l’idée d’être à la fois accessible aux adolescents et utile pour lancer un dialogue sur le harcèlement scolaire et en ligne, dans les familles comme dans les écoles.

Les critiques saluent l’approche peu spectaculaire mais profondément touchante : TKT ne joue pas dans le pathos, mais dans la précision et la justesse. On note l’émotion tenue, la musique discrète, la direction artistique sobre, tout ce qui rend l’histoire crédible sans frénésie. Le film est déjà vu comme un outil, un tremplin de discussion, un rappel qu’une blessure invisible peut peser lourd.

TKT (T’inquiète) se révèle comme une œuvre sensible, un regard nécessaire sur ce que le silence peut cacher — et sur la nécessité, parfois vitale, de nommer ce qui blesse.

#HarcèlementScolaire #MémoireEtSilence #FilmAdolescent #DialogueNécessaire

Image
TROP CHAUD.jpg

 

TROP CHAUD

Sortie dans les salles de cinéma de Vevey

Les Aînées pour le climat contre la Suisse.


Un récit de justice climatique mené avec clarté, courage et une douce obstination.

Suivant de près les Aînées pour le climat, Trop chaud nous ouvre les portes des coulisses : réunions stratégiques, échanges avec les avocat·e·s, consultations juridiques et scientifiques, et ce fil rouge qui mène jusqu’aux arcanes de la Cour européenne des droits de l’homme. Sans emphase inutile, le film montre comment une mobilisation discrète, patiente et documentée peut déplacer des lignes bien réelles.

Signé Benjamin Weiss, le documentaire se distingue par son accès rare aux protagonistes et par la qualité de sa pédagogie : on comprend les arguments, les obstacles administratifs, les doutes aussi, sans perdre de vue l’humain. Une anecdote révélatrice revient chez plusieurs intervenant·e·s : au départ, l’affaire a été sous-estimée par une partie des médias ; sa portée a pourtant surpris par la suite, tant juridiquement que symboliquement.

Côté réception, la presse locale salue un film « décapant » et inspirant, qui évite la posture moralisatrice au profit d’un récit vivant et précis, porté par des héroïnes de tous les jours. On y retient aussi la chaleur des séances publiques et des discussions qui suivent : le film fonctionne comme un déclencheur, donnant des clés sans asséner de leçons.

Au final, Trop chaud n’est pas un tract : c’est un document de justice et un bel hommage à la persévérance, la preuve qu’un combat méthodique, mené avec respect et ténacité, peut faire évoluer le droit… et notre regard.

#JusticeClimatique #AînéesPourLeClimat #CourageEtPersévérance #CourEuropéenne #DocumentaireEngagé

Vous pourriez aussi aimer