Sorties de la semaine | 19.11.2025

Courir pour sa vie n’a jamais été un divertissement aussi dangereux.
 

Plongé dans un futur proche où la télévision dicte les règles de la survie, The Running Man raconte l’histoire de Ben Richards (joué par Glen Powell), un père prêt à tout pour sauver sa fille gravement malade. Sans autre option que s’inscrire à une émission-mortalité, il entre dans un jeu télégénique d’un nouveau genre : devenir « le coureur » traqué jour et nuit par des assassins professionnels, sous l’œil d’un public avide de spectacle.

Réalisé et co-écrit par Edgar Wright, ce nouveau chapitre se distingue par son adaptation bien plus fidèle du roman originel de Stephen King (sous le pseudonyme Richard Bachman) que la version de 1987.

Le film explore des thèmes puissants : la manipulation médiatique, la marchandisation de la vie humaine, le fossé entre riche divertissement et réalité crue, ainsi que l’éthique des choix quand la survie devient un numéro de spectacle. Le décor dystopique ne sert pas seulement l’action, mais interroge notre propre rapport aux écrans, à l’exploitation du drame et à l’empathie.

La critique accueille avec intérêt cette réinvention audacieuse    : Wright mise sur un mélange d’humour grinçant, de séquences d’action soignées et de thématiques sociales fortes, ce qui promet un renouveau pour l’œuvre. On y voit aussi un héros plus humain, moins caricatural, ce qui donne une résonance nouvelle à l’intrigue.

Ce film est une invitation à ressentir autant qu’à réfléchir. Il ne s’agit pas uniquement de fuir ou de se battre, mais de regarder jusqu’où on accepterait d’aller quand tout est mis en jeu, et qui regarde quand on court.

En conclusion, ne manquez pas cette course-contre-le-temps et contre la société, où la liberté se gagne au prix fort.

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Quand l’institution elle-même devient l’ennemi que l’on doit affronter.
 

Dans ce thriller dense et maîtrisé, la commissaire Stéphanie Bertrand, interprétée par une Léa Drucker bouleversante, travaille à l’Inspection générale de la Police nationale. Chargée d’enquêter sur une bavure policière survenue lors d’une manifestation, elle se retrouve confrontée à un système où la vérité dérange et où chaque silence devient suspect.

Réalisé par Dominik Moll, Dossier 137 dissèque avec précision les rouages du pouvoir, les zones d’ombre de la loyauté et les dilemmes moraux d’une femme coincée entre justice et devoir. Le film s’attache autant à l’intime qu’à la dimension institutionnelle : derrière l’affaire se dessine le portrait d’une société où l’on protège d’abord l’ordre avant les individus.

La mise en scène, tendue et épurée, maintient le spectateur dans une tension constante, sans jamais céder au spectaculaire. Chaque regard, chaque silence, chaque geste devient une pièce du puzzle. Léa Drucker y livre une interprétation habitée, toute en retenue, face à un monde où dire la vérité peut coûter cher.

Un film d’enquête, mais surtout une plongée dans les failles humaines et collectives. Dossier 137 questionne notre rapport à la responsabilité, à la justice et à la peur de la vérité.

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Quand la justice écoute, mais n’entend pas toujours.
 

Premier long métrage du duo belge Charlotte Devillers et Arnaud Dufeys, On vous croit plonge dans l’intimité d’une mère en lutte contre un système judiciaire qui ne veut plus rien entendre. Alice, incarnée avec une intensité bouleversante par Myriem Akheddiou, tente de protéger ses enfants alors que leur père, longtemps absent, réclame à nouveau un droit de visite.

Dans une mise en scène épurée et tendue, le film explore la mécanique froide de la justice familiale : les mots pèsent, les silences jugent, les émotions deviennent des armes. Ce huis clos judiciaire, d’une justesse rare, met en lumière les failles d’un système où le doute profite trop souvent au pouvoir, pas à la vérité.

À travers une caméra sobre et précise, On vous croit parle de peur, de résistance et de dignité. Le spectateur partage l’étouffement d’Alice, sa solitude, son désarroi face à un monde qui exige des preuves là où il faudrait de la confiance.

Un film coup de poing, profondément humain, qui interroge la parole, la justice et la croyance. À voir pour ses interprétations habitées et son courage à aborder un sujet encore trop souvent passé sous silence.

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