Sorties de la semaine du 02.07.2025

Quand l’amour se mesure en critères et en chiffres.

Dans Materialists, la scénariste et réalisatrice Celine Song nous plonge au cœur de la vie de Lucy (Dakota Johnson), une matchmakeuse new-yorkaise talentueuse mais en quête permanente du “match parfait”. Son équilibre est bousculé entre Harry (Pedro Pascal), un financier riche et impeccable, et John (Chris Evans), son ex-petit ami passionné mais financièrement instable.

Dans ce film sincère et malin, Song explore avec finesse la marchandisation des relations modernes : on commente le scénario comme un mélange entre comédie romantique et drame social, mettant en lumière l’impact du luxe sur l’amour.

En toile de fond, la voix et l’expérience de Zoë Winters, dans le rôle de Sophie, soulignent les conséquences réelles de rencontres orchestrées et soulevées par un sous-plot audacieux sur les violences sexuelles, traité avec sérieux.

Produit par A24 et tourné en 35 mm sous la direction de Shabier Kirchner, Materialists s’inscrit dans la lignée de Past Lives, avec une écriture subtile et une réflexion contemporaine, tout en restant accessible.

Le film, lancé en juin 2025, a convaincu 81 % des critiques sur Rotten Tomatoes et a déclenché un débat entre romantisme classique et réalisme urbain. Il questionne le prix de l’amour vrai dans un monde ultraconnecté et ultra-quantifié tout en racontant une histoire touchante sur la liberté d’aimer et l’authenticité.

Une course folle aux pattes miniatures.

Dans Falcon Express, long-métrage d’animation français réalisé par Benoît Daffis et Jean‑Christian Tassy, un groupe d’animaux de compagnie se retrouve piégé dans un train lancé à pleine vitesse. Leur mission ? Contrecarrer les plans vengeurs de Hans, un blaireau rusé, avant que le crash ne devienne inévitable.

Au cœur de l’action, Falcon, un raton‑laveur débrouillard et farceur, devient le leader improvisé qui motivera ses compagnons — chats, chiens et autres — à s’unir pour survivre. Conçu comme un thriller familial, le film allie tension, humour et esprit d’équipe dans un décor ferroviaire palpitant.

Daffis et Tassy, amis de longue date, signent ici leur premier long métrage après des années de collaboration sur des séries animées. Leur passion commune pour l’animation se ressent dans la qualité des visuels, la mise en scène rythmée et le soin apporté aux détails.

Avec son ton enlevé, ses personnages attachants, parmi lesquels le rusé Falcon et une aventure collective pleine de ressort, Falcon Express se présente comme l’une des surprises animées de l’été, à partager en famille.

Une comédie noire qui frappe fort.

Dans L’Accident de piano, Quentin Dupieux renoue avec son univers absurde et incisif, porté par une Adèle Exarchopoulos méconnaissable, dans le rôle de Magalie, une star des réseaux sociaux dont la vie bascule après un accident lors du tournage d’une de ses vidéos provocantes.

À la suite de cet incident, Magalie s’isole dans un chalet en montagne avec son assistant Patrick (Jérôme Commandeur), tandis qu’une journaliste (Sandrine Kiberlain) la retrouve pour faire du chantage avec une information explosive. Le huis clos montagnard devient le terrain d’une satire grinçante sur la célébrité numérique et les dérives de la viralité .

Avec une réalisation multi-tâche où Dupieux signe l’écriture, la mise en scène, la photographie, le montage et la musique, l’œuvre conserve sa tonalité décalée tout en gagnant en maturité. La bande-son se compose exclusivement de notes de piano dissonantes, reflet sombre de l’incident central.

La collaboration entre Dupieux et Exarchopoulos n’est pas une surprise : c’est leur 14ᵉ projet commun, après Mandibules et Fumer fait tousser. Ici, elle incarne pleinement une figure publique cynique, hors de contrôle.

Selon Baz‑Art, il s’agit d’« un Quentin Dupieux parmi ses meilleurs », avec un humour noir bien dosé et une mise en scène inventive.

Avec L’Accident de piano, Dupieux livre une comédie noire intelligente et corrosive, miroir tendu à notre époque obsédée par la célébrité éphémère et le buzz à tout prix.

L’odyssée mythologique familiale.

Ne Zha 2 est une épopée animée chinoise qui suit la réincarnation de Ne Zha et Ao Bing dans un monde en pleine tourmente fantastique.

Le récit complexe mêle dragons, démons et alliances changeantes, s’inspire du roman classique Investiture des dieux, et explore des thèmes universels : loyauté, sacrifice et rébellion contre l’injustice.

L’animation est d’une densité visuelle impressionnante : batailles spectaculaires, héros envahis de pouvoirs surnaturels et ampleur visuelle digne des grands wuxia.

Les critiques occidentales sont conquises : la presse valorise à l’unisson l’extraordinaire qualité visuelle, l’énergie narrative et la capacité à réunir émotion et action. Sur Rotten Tomatoes, les spectateurs louent les scènes à couper le souffle et l’intensité dramatique.

Ne Zha 2 s’impose comme un vecteur puissant de la culture chinoise, mêlant mythologie, émotions fortes et prouesse technique.

Ce concentré d’exception entre tradition et modernité, conçu pour toutes les générations, invite à replonger dans une mythologie revisitée, portée par des personnages complexes et un visuel inoubliable.
ocumentaire et fiction, avec humour et fracas, et rappelle efficacement que la culture survit lorsqu’on ose la défendre en paroles et en actes.