LE COUP DE COEUR CINERIVE DE L'ANNÉE - KOKUHO : LE MAÎTRE DU KABUKI

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Kokuho
23 décembre 2025 | Meryl Moser, directrice

Mon film coup de ❤️ de l'année 2025

Il y a des films qui impressionnent. Et puis il y a ceux qui marquent au point de devenir une évidence. 

KOKUHO : LE MAÎTRE DU KABUKI fait partie de cette seconde catégorie. Rarement un film aura su à ce point conjuguer beauté, rigueur, émotion et profondeur humaine. À mes yeux, c’est tout simplement le film de l’année.
 

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Kokuho

 

Je vais être très honnête : j’y suis allée avec une vraie retenue.
Trois heures de film. Du théâtre japonais. Du kabuki. Sur le papier, tout était réuni pour que je me dise : « c’est sûrement important, mais peut-être un peu long pour moi ». Et pourtant, dès les premières scènes, toutes mes appréhensions ont disparu. Je n’ai pas regardé ma montre une seule fois. Je n’ai jamais décroché. Au contraire, j’ai été progressivement happée, puis totalement submergée par la beauté et l’intensité de ce que je voyais.

 

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Le film prend le temps, et c’est précisément ce qui fait sa force. Il déploie un destin façonné par l’art, le travail et le sacrifice, dans un univers exigeant et codifié. Mais contrairement à ce que l’on pourrait craindre, Kokuho ne s’adresse pas qu’aux initiés. Il ouvre grand les portes de cet art sans jamais perdre le spectateur. Chaque geste, chaque regard, chaque silence raconte quelque chose d’universel.

Les scènes de kabuki, celles que je redoutais le plus, ont été une véritable révélation. Elles ne sont jamais décoratives, jamais gratuites. Elles racontent autant que les mots, parfois davantage. Les corps, les postures, le rythme, la précision du jeu… tout est fascinant. Je me suis surprise à retenir mon souffle, à être profondément émue par un art que je connaissais à peine. Je n’ai jamais eu l’impression d’assister à du théâtre filmé, mais bien à du cinéma pur, vivant, habité.

 

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Kokuho scène

 

Ce qui frappe aussi, c’est la maîtrise absolue de la mise en scène. Le film avance avec une précision remarquable, tout en laissant respirer les émotions. Les scènes sur scène sont majestueuses, presque hypnotiques, mais ce sont surtout les coulisses, les silences, les choix douloureux et les tensions intérieures qui m’ont touchée au cœur. Ici, le kabuki n’est pas un décor : c’est un langage, une discipline de vie, presque une prison autant qu’une promesse.

Les acteurs sont bouleversants. Il y a dans leurs corps une mémoire, dans leurs voix une retenue qui serre le cœur. Le film parle de transmission, de filiation, d’identité, de ce que l’on reçoit, de ce que l’on refuse, et de ce que l’on choisit de porter toute sa vie. Sans jamais appuyer son propos, Kokuho interroge la place de l’art dans une existence : est-ce une vocation, une dette, une nécessité ?

 

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Kokuho

 

Visuellement, le film est d’une élégance rare. Chaque plan semble pensé, mais rien n’est figé. La musique, la photographie, le rythme accompagnent l’émotion sans jamais la forcer. C’est un film exigeant, oui, mais profondément généreux.

En sortant de la salle, je ne me suis pas simplement dit : « j’ai vu un très grand film ».
Je me suis dit : « je viens de vivre quelque chose de rare ».

 

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Alors si comme moi, l’idée de trois heures de kabuki peut vous faire hésiter, n’en faites rien. Laissez-vous porter. Le Maître du Kabuki dépasse largement son sujet. C’est un film sur l’art, sur la vie, sur ce que l’on accepte de sacrifier pour ce qui nous dépasse.

À mes yeux, sans la moindre hésitation, c’est le plus beau film de l’année.
Un film qui marque, qui élève, et que je n’oublierai pas de sitôt.

 

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Dans les salles Cinerive dès le 24 décembre ! 

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