Sorties de la semaine | 29.10.2025
L'HOMME QUI RETRECIT
Sortie dans les salles de cinéma d'Aigle, La Sarraz, Martigny, Monthey, Orbe et Vevey
Jean Dujardin face à l’infiniment petit...
Réalisé par Jan Kounen, ce long métrage franco-belge adapte le roman culte de Richard Matheson. Jean Dujardin y incarne Paul, un homme ordinaire qui commence à rétrécir inexorablement. Plus sa taille diminue, plus le monde familier devient hostile : la maison se transforme en terrain de survie.
Le film marque les retrouvailles de Jan Kounen et Jean Dujardin, presque vingt ans après 99 Francs. La musique est signée Alexandre Desplat, gage d’une atmosphère à la fois ample et intimiste. Autour de Dujardin, on retrouve Marie-Josée Croze et Daphné Richard.
Tourné et post-produit avec un soin maniaque des échelles et textures, le projet mêle effets pratiques et numériques pour faire sentir le vertige du changement de taille : décors surdimensionnés, accessoires construits à l’échelle de Paul, travail sonore immersif… L’idée n’est pas seulement de « montrer » le minuscule, mais de le faire ressentir, le souffle d’un courant d’air, la rugosité d’une fibre, le fracas d’une goutte tombant d’un robinet.
Côté parcours, le film a été montré en avant-première avant sa sortie en salles, notamment en ouverture d’un festival de cinéma de genre, où l’accueil a souligné le pari sensoriel et la performance de Dujardin. Plusieurs médias français ont mis en avant l’élégance visuelle et la dimension survival du récit, certains parlant d’un « Robinson de l’infiniment petit » – une référence qui va bien à cette odyssée domestique.
L’Homme qui rétrécit est une expérience où la peur, l’émerveillement et la poésie du minuscule se rencontrent. Un film à voir en salle pour mesurer, à taille humaine, l’ampleur du vertige.
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LA FEMME LA PLUS RICHE DU MONDE
Sortie dans les salles de cinéma de Martigny, Orbe et Vevey
Puissance, secrets et revanche...
Une plongée dans l’argent, l’héritage… et le vertige de tout perdre.
Le film met en scène Isabelle Huppert dans le rôle de Marianne Farrère, héritière insaisissable et immensément riche, aux côtés de Laurent Lafitte et Marina Foïs. Derrière l’élégance de son monde doré, Marianne voit sa vie se fissurer : un photographe ambitieux s’immisce dans son cercle, les alliances se fragilisent et les secrets familiaux ressurgissent. Ce qui semblait n’être qu’un conte de pouvoir se transforme peu à peu en drame intime et politique, où l’argent devient autant un refuge qu’une arme.
Inspiré librement de l’affaire Bettencourt-Banier, le film explore les dérives de la fortune et la solitude du pouvoir. Thierry Klifa signe un récit élégant et cruel, où la mise en scène raffinée contraste avec la violence feutrée des luttes d’influence.
La prestation d’Isabelle Huppert a été unanimement saluée : elle incarne une femme aussi puissante que fragile, capable d’une ambiguïté fascinante. Laurent Lafitte et Marina Foïs complètent brillamment ce trio où chaque regard, chaque sourire devient une menace.
La critique française a souligné la force du film : un drame de haute couture, à la fois acide et émouvant, sur la vacuité du pouvoir et la soif d’amour cachée derrière le luxe.
La Femme la plus riche du monde n’est pas seulement l’histoire d’une milliardaire : c’est celle d’une femme qui découvre que tout s’achète, sauf la vérité.
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REGRETTING YOU
Sortie dans les salles de cinéma d'Aigle et Vevey
L’amour d’une mère, les erreurs d’une vie.
Un drame sincère et déchirant, porté par des émotions à fleur de peau.
Réalisé par Josh Boone (Nos étoiles contraires), Regretting You adapte le roman à succès de Colleen Hoover, autrice culte de la littérature contemporaine. Le film plonge dans le lien complexe entre Morgan, mère ayant tout sacrifié pour sa fille, et Clara une adolescente fougueuse.
Après un drame familial qui bouleverse leurs vies, les secrets du passé resurgissent et bousculent leur relation. Entre non-dits, blessures et amour inconditionnel, Regretting You explore avec une rare justesse les tensions entre générations — quand l’amour ne suffit plus à tout réparer, mais devient la seule chose qui empêche tout de s’effondrer.
Les premières projections tests ont profondément touché le public : plusieurs critiques américaines saluent un film « bouleversant et profondément humain », où la pudeur de la mise en scène met en valeur la sincérité des émotions. Collider évoque « une adaptation fidèle qui fera pleurer, mais aussi respirer ».
Josh Boone retrouve ici ce qu’il sait faire de mieux : capturer la douleur du deuil et la beauté des liens familiaux, sans artifices. La bande originale, mêlant morceaux de Phoebe Bridgers et Noah Kahan, accompagne avec délicatesse les moments de rupture et de réconciliation.
Regretting You est de ces films qui serrent le cœur, mais réchauffent aussi, une histoire d’amour maternel, d’erreurs et de pardon, qui rappelle que grandir, c’est parfois apprendre à aimer autrement.
Un film à voir en famille… ou seul, si l’on accepte de se laisser atteindre.
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MARCEL ET MONSIEUR PAGNOL
Sortie dans les salles de cinéma de Vevey
L’enfance en héritage.
Quand le souvenir devient une lettre d’amour au cinéma et à la Provence.
Réalisé par Sylvain Chomet (Les Triplettes de Belleville, L’Illusionniste), Marcel et Monsieur Pagnol explore la jeunesse du futur écrivain et cinéaste Marcel Pagnol, dans une adaptation émouvante du livre La gloire de mon père revisitée à travers les yeux du jeune garçon qu’il fut. Le film mêle images réelles et animation, un choix artistique audacieux qui traduit à merveille la frontière floue entre mémoire et imagination.
Chomet s’est entouré d’artisans de l’animation française pour recréer la chaleur des collines, les cigales, et la douceur d’un monde disparu. Le réalisateur explique avoir voulu « faire parler la mémoire par la couleur », donnant au récit une texture de carnet d’enfance, entre rêve et réalisme.
Le jeune Léo Campion prête ses traits à Marcel, tandis que Raphaël Personnaz et Ana Girardot incarnent ses parents, dans un trio plein de tendresse. Le film multiplie les clins d’œil à l’univers de Pagnol, du moulin de Manon des Sources aux accents chantants du Midi — tout en insufflant un souffle de modernité.
Présenté hors compétition à Cannes, Marcel et Monsieur Pagnol a ému la critique, salué pour sa poésie visuelle et son respect du patrimoine littéraire français. Les spectateurs y retrouvent l’émotion simple du souvenir : celle d’une enfance où chaque rire, chaque paysage, chaque parole de père forge un futur conteur.
Marcel et Monsieur Pagnol n’est pas seulement un hommage : c’est un passage de relais entre deux artistes, deux époques, deux façons de dire la beauté du monde.
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GAUCHO GAUCHO : LES CAVALIERS DES TERRES SAUVAGES
Sortie dans les salles de cinéma de Vevey
Les gardiens du vent et de la poussière.
Un voyage poétique au cœur de la pampa argentine, où la tradition se confond avec le souffle du présent.
Réalisé par Michael Dweck et Gregory Kershaw (The Truffle Hunters), Gaucho Gaucho est un documentaire d’une beauté visuelle saisissante consacré aux gauchos d’Argentine, ces cow-boys légendaires qui vivent au rythme du bétail, des chevaux et du vent. Filmé en noir et blanc argentique, le long-métrage se déploie comme une fresque sensorielle, entre observation ethnographique et poésie du réel.
Les réalisateurs ont passé plusieurs mois dans les plaines de Corrientes et de La Pampa, partageant le quotidien de familles qui perpétuent un mode de vie ancestral. Ici, le dressage des chevaux, les chants populaires et les repas autour du feu deviennent autant de rituels que de moments suspendus. L’image, somptueuse, capte la poussière, la sueur et la lumière avec un soin quasi pictural — un hommage au geste, à la lenteur et à la dignité.
Dweck et Kershaw ont choisi d’utiliser des caméras 35 mm, sans lumière artificielle, afin de respecter la pureté du paysage. Les sons — hennissements, sabots, rires, vent — ont été enregistrés en direct pour donner à chaque plan une texture organique. Le duo explique vouloir “filmer la fierté d’une vie simple, sans nostalgie, mais avec gratitude.”
Présenté au Festival de Telluride, Gaucho Gaucho a reçu une standing ovation pour sa mise en scène contemplative et sa photographie d’une élégance rare. Plusieurs critiques le comparent à The Truffle Hunters pour son regard plein d’empathie et de respect envers ceux qu’il filme, transformant le quotidien en poésie pure.
Gaucho Gaucho n’est pas un film sur le passé : c’est une méditation sur la liberté, la transmission et la beauté d’un monde qui résiste encore, fièrement, au vacarme du temps.
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DEUX PIANOS
Sortie dans les salles de cinéma de Vevey
Le retour à soi par les touches d’un destin.
Quand le concert de la vie rappelle les silences oubliés.
Dans Deux Pianos, Arnaud Desplechin convie François Civil (Mathias Vogler) à revenir à Lyon, où l’attend une histoire qui dépasse la musique : lui, virtuose revenu d’Asie, croisera à nouveau sa mentor Elena (Charlotte Rampling), son amour d’antan Claude (Nadia Tereszkiewicz), et les échos d’un passé douloureux mêlé à un présent incertain.
Le tournage s’est déroulé à Lyon à l’automne 2024, dans des décors familiers du Vieux Lyon, de la gare de Parilly jusqu’aux rues tortueuses. Des scènes de répétition sont filmées dans des lieux de concert réels, afin que la musique, Chopin, Bruch ou Bartók, ne soit pas accessoire, mais actrice du récit. Le film dévoile progressivement son architecture complexe : doubles, recherches de soi, fantômes du passé qui habitent les modulations d’un piano silencieux.
Critiques et premières projections saluent le film pour son élégance troublante : la musique porte l’émotion, les personnages respirent dans les interstices du dialogue, et Desplechin signe un drame romantique qui n’oublie jamais le trouble. Certains évoquent déjà Deux Pianos comme l’un de ses films les plus intimistes, où le cœur du récit bat au rythme d’une partition à déchiffrer.
Deux Pianos se dessine comme un voyage musical vers l’âme, où chaque note dit l’absence, le désir et la quête d’un accord fragile entre les êtres.
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LA PETITE DERNIERE
Sortie dans les salles de cinéma de Vevey
Grandir sans renoncer à soi...
Un portrait vibrant d’émancipation, où le cœur mène la danse.
Réalisé par Hafsia Herzi, La Petite Dernière suit Fatima, 17 ans, benjamine d’une famille franco-algérienne aimante. Bonne élève, elle quitte la banlieue pour la fac de philosophie à Paris. Là, tout s’ouvre : nouvelles amitiés, premières histoires, découverte de ses désirs — et cette question intime qui ne la lâche pas : comment rester fidèle à sa foi tout en s’acceptant telle qu’elle est ?
Le film s’ancre dans le quotidien, avec une énergie lumineuse : les repas à la maison, les trajets de RER, la timidité d’un premier rendez-vous, les bibliothèques où l’on apprend autant sur soi que dans les livres. Hafsia Herzi filme les hésitations de Fatima sans lourdeur, avec un sens de l’instant présent, des silences qui en disent long, et des éclats de liberté qui font sourire.
Portée par la révélation Nadia Melliti, l’interprétation frappe par sa justesse : gestes retenus, regards qui s’ouvrent, puis l’élan — ce moment où Fatima ose. Autour d’elle, des personnages attachants composent un monde crédible et tendre, jamais caricatural. L’écriture tisse une vraie comédie humaine, où l’on rit souvent, et où l’émotion arrive par surprise, au détour d’une parole simple.
Les thèmes — identité, famille, croyance, désir — sont abordés avec une pudeur rare. Plutôt que de trancher, le film accompagne : il montre la place qu’on prend, sans renier d’où l’on vient. On en ressort avec la sensation d’avoir rencontré quelqu’un — Fatima — et de l’avoir vue grandir sous nos yeux.
La Petite Dernière est de ces œuvres qui donnent du courage : un récit d’éveil, fin et généreux, qui célèbre la possibilité de dire « je » sans perdre les siens. Un film pour celles et ceux qui aiment quand la vie, tout simplement, entre dans le cadre.
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